L'automobile (aller de l'avant !)
Le mouton à roue de chez GepettoVillage, 89 Euros.
Tu es tranquillement chez toi à regarder un chef d'œuvre du cinéma réaliste [en fait, un film américain dont seuls l'action et les effets spéciaux font office de scénario] et une publicité vient t'annoncer que la sortie de la nième voiture de marque Fiat est la «naissance d'une passion».
A grands renforts d'Edith Piaf dans la langue de Shakespeare et de ralentis créateurs de beauté intemporelle, ils te suggèrent fortement qu'on touche ici à l'art.
Alors que finalement, c'est un ordinaire véhicule automobile.
C'est comme la publicité pour la nouvelle-nouvelle BMW, une sorte de gros quatre/quatre pour mâles en déficit d'assurance, un truc surdimensionné exactement à l'image que certains hommes d'affaires ont d'eux-mêmes.
Entre autre argument du même tonneau, l'industriel allemand compare la sortie de l'engin motorisé à la parution d'un nouveau roman d'Hemingway. Heureusement que le vieux barbu n'est plus de ce monde pour leur péter la bouteille de whiskey sur la
J'espère qu'ils ont au moins prévu un pédalier capable d'accueillir les chevilles super infatuées.
Le but à l'origine était d'avoir à disposition, un moyen de transport personnel. Un truc qui démarre le matin et où tu n'as jamais l'occasion de douter que tu arriveras à destination. Une chose utile à son propriétaire, sans qu'elle devienne source de surcoût ni de soucis supplémentaires [dont la pollution, bien sûr].
Et voilà qu'on continue à nous vendre des véhicules comme des produits de luxe, des signes extérieurs de statut social et dont le prix, malgré la maîtrise technique qui est censée exister chez les fabricants, ne suit jamais la logique de tout produit industriel en baissant par la simple augmentation des quantités produites [A la question : «Pensez-vous que cette phrase est trop longue ?», 62% de mes lecteurs ont répondu OUI, dès le premier tour].
Heureusement, la disparition du pétrole va mettre à mal cette industrie et l'obliger à relancer la turbine à idées. Peut-être pourront-ils cette fois-ci axer leur recherche beaucoup plus sur l'économie et moins sur le luxe et l'apparat.