La souplesse [de temps en temps !]
Affiche en faveur du OUI à la Constitution de 1958.
Moi, le marché du travail, je peux en parler, je suis dedans.
En plein dedans jusqu'au cou.
Ce que je vois surtout, dans ce qu'on me propose, c'est du contrat précaire et de courte durée.
Et à deux heures de bus d'ici quand ce n'est pas avec l'obligation d'avoir mon propre véhicule. Tout ça pour aller vérifier que les entrepôts de tee-shirts chinois ne se fassent pas cambrioler, c'est drôle, non ?
Ou faire le planton de service à l'entrée du supermarché. Un truc au départ qui pourrait faire rêver à agent du FBI, avec l'oreillette ou le talkie-walkie, ou même à Men in Black mais qui, dans son adaptation hexagonale devient ni plus ni moins que de la chasse aux pauvres.
Sinon, ce qu'il y a aussi, c'est le ménage. A croire que, dans les bureaux, il n'y a plus un con qui sache tenir un balai tellement il y a de demandes. Deux heures ici, une heure là-bas, aspirateur-moquette, poussière-bureau, ça pourrait faire une bonne semaine. Mais il faudrait d'abord que quelqu'un leur explique l'étalement des horaires. J'ai pas quatre bras ni le don d'ubiquité, entre 8h00 et 10h00, je ne peux être qu'à un seul endroit.
Le résultat, c'est qu'à la fin du mois, ça fait pas bézef. Même pas l'intégralité du smic et pas l'ombre d'une heure sup' à l'horizon.
Alors, dans cette situation, quand j'entends Monsieur Fillon me promettre un Contrat de Travail Unique, je crois rêver ! Mais si le but du jeu, c'est de remettre en cause le contrat de ceux qui sont en CDI, on marche sur la tête !
Nicolas Sarkozy, qui est bien meilleur orateur que son premier ministre, parle lui de flexi-sécurité.
J'ai comme l'impression que ça va encore être une expression chère à nos cœurs, celle-là. Vous savez, comme «plan social». Le truc qui est vraiment pute mais qui se maquille en Dame Honnête [avec tout mon respect pour les prostituées, bien sûr !].
Déjà, il faudra qu'on m'explique comment faire de la sécurité en baissant les impôts et en réduisant la dépense publique ?
Sans parler du poids des syndicats du pays qui ferait rigoler même le moins politisé des danois [ici, figure un gag qui consiste à réécrire la phrase précédente en danois. L'auteur n'a malheureusement trouvé ni traduction, ni traductrice pour l'y aider. Si une danoise vient à passer…].
Et, à mon sens, ce n'est ni en destructurant encore le corps social, ni en signant de l'autre main, les 30.000 suppression d'emplois de la part de l'Etat, qu'on permettra une meilleure implantation des syndicats.
C'est le côté contorsioniste que tout cela demande qu'ils doivent appeler de la flexibilité…