L'amour [bien fol qui s'y fie !]
Henri Peyre - Maîtres-nageurs [Photo en vente ici]
L'amour, ça change tout le temps.
Avant, il fallait attendre au moins le quatrième rendez-vous pour avoir le droit de lui toucher la cuisse.
Aujourd'hui, on te prévient partout qu'il faut toujours avoir un préservatif avec soi. Des fois que l'une d'entre elles aurait envie de se déshabituer de son canard domestique.
Bon, on a l'air de se plaindre les uns des autres comme ça mais il faut reconnaître que l'on continue à se rencontrer. Et même à se parler, parfois.
Les hommes ne sont pas assez comme ci, un peu trop comme ça. Les femmes, de toute façon, ça ne va jamais.
Chercher en l'autre les traces de notre propre modèle. De ce qui nous conviendra, pense-t-on. Une sorte de Prison Break psychologique, dans lequel quelqu'un porterait secrètement tatoué sur la peau, le plan de notre liberté.
Comme s'il appartenait à l'autre de nous satisfaire, bande d'assistés sentimentaux.
C'est à chacun, c'est à chacune, de se réjouir des trouvailles, des surprises, des impromptus inopinés. D'abandonner les certitudes, les acquis, les repères, la ligne de flottaison pour s'en aller voguer.
De jeter les jumelles pour ne garder que le flou [Jean Fauque - Alain Bashung].
L'amour, ça change tout le temps, ça bouge avec la vie, ça flotte et ça surnage. Ça suit son cours ou ça descend les rapides. Ça démâtes, ça chavire, ça voile, ça gonfle, ça dérive, ça régate, ça suit son cap ou ça s'égare.
Pendant que les plagistes s'enrêvent de voyages…