La transparence [sans saveur, sans odeur…]
Palais de l'Elysée, le Salon Pompadour [L'Internaute Magazine / Florence Girardeau].
La seule différence entre toi et le type qui pue sur le trottoir, c'est que tu as un endroit que tu appelles chez toi.
Lui, il essaie juste de rester lui-même. C'est à ça qu'il s'accroche. Ces dernières petites choses qui sont ce qu'il est. Les plus précieuses occupent les multiples poches des vestes superposées. Les autres emplissent, au point de le fendre, un sachet plastique de couleur bleu pâle.
Dont une carte avec une photo de ce type qu'il était avant qu'il te montre en la tenant entre ses doigts tellement rougis et tellement bouffis par l'alcool que se plier leur est difficile.
Vous savez, vous, que l'alcool agit comme un anesthésiant contre la douleur ? Ça permet par exemple de ne plus sentir le froid. Ou d'oublier la honte de devoir faire ses besoins en pleine rue.
Je me souviens d'une voisine du quartier qui engueulait un de nos sdf [puisqu'ils deviennent sédentaires de quelques rues et place du coin] parce qu'il pissait contre le boitier France Telecom. Elle lui disait d'aller faire ça ailleurs. Et elle voulait qu'il aille où ?
Qu'est ce que c'est que cette humanité qui, parce que l'un des leurs n'a pas d'argent, le condamne à vivre dehors.
A Survivre.
Et Mourir.
Mais pas sous nos fenêtres, à cause des odeurs.
Et qu'est ce que c'est que cette classe politique qui trouve plus urgent d'augmenter Monsieur Notre Président de cent quarante pour cent. Que c'est le mieux à faire, là, tout de suite.
C'est pour la transparence, parait-il.
A force de rendre les trucs transparents, ça va devenir brun clair, aurait pu nous dire Coluche…