La technique du redressement {Le hasard au pouvoir !]
Résumé : Citant Ipsos lui-même, je démontre l'inefficacité des sondages.
Citation : «Aujourd'hui, certains électeurs du Front National prétendent qu'ils voteront RPR…»
Question : Pourquoi les sondages préélectoraux sont-ils redressés ?
Réponse de Monsieur Ipsos : Si les instituts de sondage publiaient les résultats bruts de leurs enquêtes, en période préélectorale, ils se tromperaient lourdement. Les intentions de vote recueillies posent, en effet, deux sortes de problèmes. Le premier vient de ce que tous les électeurs ne sont pas également accessibles. Certains d’entre eux refusent souvent de répondre aux enquêtes d’opinion, par crainte ou par hostilité à l’égard de l’univers politique - c’est aujourd’hui parfois le cas de l’électorat du Front national (Filaplomb : comment sait-il qu'ils sont du FN, s'ils ne répondent pas ?). D’autres électeurs ont, à l’inverse, tendance à répondre plus souvent que la moyenne aux sondages - par exemple, les personnes qui ont un niveau d’études élevé. Ces différences de comportements biaisent les résultats bruts de l’enquête : la gauche modérée est ainsi généralement sur- représentée tandis que les extrêmes de l’échiquier politique sont sous-représentés.
Deuxième cause de «biais» : certains électeurs n’osent pas dire pour qui ils ont l’intention de voter. Naguère, une partie de l’électorat communiste indiquait faussement aux enquêteurs qu’elle allait voter socialiste. Aujourd’hui, certains électeurs du Front national prétendent qu’ils voteront RPR...
C’est pour corriger ces deux types de biais que les instituts ont recours à la technique du redressement. Il s’agit de corriger les chiffres bruts de l’enquête en utilisant la clef de la ' reconstitution du vote ' : on interroge les électeurs sur leur vote passé. Imaginons que l’on trouve 7% d’électeurs du Front national aux dernières élections alors que l’on sait que ce parti a obtenu, en réalité, 14% des suffrages. On en déduit que le score du FN est sous-estimé de moitié dans ce sondage. Si le pourcentage brut de ce parti dans le sondage est de 8%, son chiffre “redressé” sera de 16%. L’expérience montre que la technique des redressements, tout en posant parfois de sérieux problèmes, permet d’affiner utilement la mesure des intentions de vote.
D'où j'en déduis que si j'ouvre mon Quid®, que je recopie le score de toutes les dernières élections, que je présente ça bien-bien avec de jolis camemberts colorés (ou des petits bonhomme découpés en tranches d'arc en ciel), je peux ouvrir demain mon Institut de sondage et vendre ça ç n'importe qui ?
Rigolez pas, c'est avec votre pognon, disez Monsieur Coluche…
Citation : «Aujourd'hui, certains électeurs du Front National prétendent qu'ils voteront RPR…»
Question : Pourquoi les sondages préélectoraux sont-ils redressés ?
Réponse de Monsieur Ipsos : Si les instituts de sondage publiaient les résultats bruts de leurs enquêtes, en période préélectorale, ils se tromperaient lourdement. Les intentions de vote recueillies posent, en effet, deux sortes de problèmes. Le premier vient de ce que tous les électeurs ne sont pas également accessibles. Certains d’entre eux refusent souvent de répondre aux enquêtes d’opinion, par crainte ou par hostilité à l’égard de l’univers politique - c’est aujourd’hui parfois le cas de l’électorat du Front national (Filaplomb : comment sait-il qu'ils sont du FN, s'ils ne répondent pas ?). D’autres électeurs ont, à l’inverse, tendance à répondre plus souvent que la moyenne aux sondages - par exemple, les personnes qui ont un niveau d’études élevé. Ces différences de comportements biaisent les résultats bruts de l’enquête : la gauche modérée est ainsi généralement sur- représentée tandis que les extrêmes de l’échiquier politique sont sous-représentés.
Deuxième cause de «biais» : certains électeurs n’osent pas dire pour qui ils ont l’intention de voter. Naguère, une partie de l’électorat communiste indiquait faussement aux enquêteurs qu’elle allait voter socialiste. Aujourd’hui, certains électeurs du Front national prétendent qu’ils voteront RPR...
C’est pour corriger ces deux types de biais que les instituts ont recours à la technique du redressement. Il s’agit de corriger les chiffres bruts de l’enquête en utilisant la clef de la ' reconstitution du vote ' : on interroge les électeurs sur leur vote passé. Imaginons que l’on trouve 7% d’électeurs du Front national aux dernières élections alors que l’on sait que ce parti a obtenu, en réalité, 14% des suffrages. On en déduit que le score du FN est sous-estimé de moitié dans ce sondage. Si le pourcentage brut de ce parti dans le sondage est de 8%, son chiffre “redressé” sera de 16%. L’expérience montre que la technique des redressements, tout en posant parfois de sérieux problèmes, permet d’affiner utilement la mesure des intentions de vote.
D'où j'en déduis que si j'ouvre mon Quid®, que je recopie le score de toutes les dernières élections, que je présente ça bien-bien avec de jolis camemberts colorés (ou des petits bonhomme découpés en tranches d'arc en ciel), je peux ouvrir demain mon Institut de sondage et vendre ça ç n'importe qui ?
Rigolez pas, c'est avec votre pognon, disez Monsieur Coluche…