Le partage des tâches {le repassage !]
Résumé : Je fait le récit de mon premier clonage, à 36 ans.
Citation : «Notre culpabilité nous donnait l'illusion que nous pourrions reconstituer aussi nos économies.»
C'est en 1972, que Nathalie a décidé de me cloner.
Peu après la naissance de la petite.
J'avais 36 ans, 3 filles, 1 fils et, c'est vrai, l'envie de vivre autre chose !
Il s'était installé entretemps, une couche ouatée entre moi et le concret du monde ; j'assistais à ma vie comme un critique de la presse regarde une pièce où il n'a pas payé sa place. Tout était faux, éloigné, insensiblement distant.
Même ma Nathalie qui fut, je m'en souviens d'une émotion intacte, une véritable bombe neuronale, je me retrouvais pourtant, certains soirs, engourdi d'ennui guettant, pendant ma caresse, l'apparition du moment exact de son plaisir où elle aime (exige) tant que je la prenne. Recouvert d'ennui !!!
Par respect pour moi-même et afin d'éviter tout traumatisme d'origine séparatoire à mes pauvres enfants, la décision fut prise.
Les quelques économies familiales, prévues pour notre première maison, nous ont beaucoup aidés. Pour le solde, nous avons opté en faveur du crédit sur 15 ans (quinze ans). Notre culpabilité nous donnait l'illusion que nous pourrions reconstituer aussi nos économies.
Techniquement, le procédé était encore un peu archaïque, voire artisanal. La machine elle-même occupait les trois quarts du bâtiment où je fus amené.
J'avais laissé Nathalie assise dans la salle d'attente.
Je vous passe les détails.
Tant et si bien qu'ils ont eu mon capital génétique.
Quelques milliards de potentiels.
Lui, il s'est installé dans ma vie.
Enfin, ma première vie !
Je ne sais pas pourquoi il ne s'y ennuie pas.
Selon toute logique, étant dépositaire de ma mémoire génétique, il devrait ressentir cette chose, lui aussi ! Néanmoins, il apparait que non, que cette vie lui convient. Nathalie et les enfants, la tortue dans le jardin, il a l'air de s'y plaire.
Pour ma part, j'en suis à mon troisième tour du monde. Oh, je ne cherche pas à compter, c'est juste pour le souvenir. Et puis, j'ai un peu triché : j'ai fait trois tours différents. Je me souviens la première fois que j'ai vu l'Afrique, c'était en 1973…
Citation : «Notre culpabilité nous donnait l'illusion que nous pourrions reconstituer aussi nos économies.»
C'est en 1972, que Nathalie a décidé de me cloner.
Peu après la naissance de la petite.
J'avais 36 ans, 3 filles, 1 fils et, c'est vrai, l'envie de vivre autre chose !
Il s'était installé entretemps, une couche ouatée entre moi et le concret du monde ; j'assistais à ma vie comme un critique de la presse regarde une pièce où il n'a pas payé sa place. Tout était faux, éloigné, insensiblement distant.
Même ma Nathalie qui fut, je m'en souviens d'une émotion intacte, une véritable bombe neuronale, je me retrouvais pourtant, certains soirs, engourdi d'ennui guettant, pendant ma caresse, l'apparition du moment exact de son plaisir où elle aime (exige) tant que je la prenne. Recouvert d'ennui !!!
Par respect pour moi-même et afin d'éviter tout traumatisme d'origine séparatoire à mes pauvres enfants, la décision fut prise.
Les quelques économies familiales, prévues pour notre première maison, nous ont beaucoup aidés. Pour le solde, nous avons opté en faveur du crédit sur 15 ans (quinze ans). Notre culpabilité nous donnait l'illusion que nous pourrions reconstituer aussi nos économies.
Techniquement, le procédé était encore un peu archaïque, voire artisanal. La machine elle-même occupait les trois quarts du bâtiment où je fus amené.
J'avais laissé Nathalie assise dans la salle d'attente.
_Ne t'inquiète pas, nous serons bientôt de retour, lui avais-je dit.
Elle avait souri tristement. Nathalie avait ce pouvoir particuliers d'exprimer plusieurs choses en même temps, comme si elle maîtrisait son visage d'une manière qui nous parait inaccessible. La personne m'indiqua une des portes, qui par ailleurs était la seule entrebâillée, avant de disparaitre au bout du couloir. J'entrais et une voix, sortie des murs eux-même, une voix féminine et suave, commença à me parler. Sans aucun mot, juste une sorte de psalmodie sensible, de logorrhée subliminale, une suite infinie de sons qui prenaient à mon oreille, la même absence de sens vêtue de la même familiarité que celle d'une langue étrangère [Comment faisons-nous pour indentifier une langue alors que nous ne la parlons pas ?!?].Je vous passe les détails.
Tant et si bien qu'ils ont eu mon capital génétique.
Quelques milliards de potentiels.
Lui, il s'est installé dans ma vie.
Enfin, ma première vie !
Je ne sais pas pourquoi il ne s'y ennuie pas.
Selon toute logique, étant dépositaire de ma mémoire génétique, il devrait ressentir cette chose, lui aussi ! Néanmoins, il apparait que non, que cette vie lui convient. Nathalie et les enfants, la tortue dans le jardin, il a l'air de s'y plaire.
Pour ma part, j'en suis à mon troisième tour du monde. Oh, je ne cherche pas à compter, c'est juste pour le souvenir. Et puis, j'ai un peu triché : j'ai fait trois tours différents. Je me souviens la première fois que j'ai vu l'Afrique, c'était en 1973…
(Le clonage ? Pour quoi faire ? On est déjà trop sur cette planète.
Si toutes les voitures actuelles se mettent à l'Ethanol™,
il nous faut d'urgence racheter 5 planètes supplémentaires
rien que pour y développer l'agriculture intensive.
Carburant écolo, mon cul ! Juste les voitures actuelles = 6 planètes !
En fait, le premier acte de décroissance,
si on y réfléchit, ce serait de cesser de faire des enfants…)
Si toutes les voitures actuelles se mettent à l'Ethanol™,
il nous faut d'urgence racheter 5 planètes supplémentaires
rien que pour y développer l'agriculture intensive.
Carburant écolo, mon cul ! Juste les voitures actuelles = 6 planètes !
En fait, le premier acte de décroissance,
si on y réfléchit, ce serait de cesser de faire des enfants…)
[Je regarde trop les films avec Schwarzy, je sais !]