C'est pas suffisant {Et il ne faut pas l'être !]

Budget de la France en 1774
Résumé : Pour les Présidentielles 2007, je rappelle les épisodes précédents (avec des liens sympas à visiter) qui démontrent l'erreur de positionnement stratégique de Nicolas Sarkozy.
Citation : «Pour le reste, les Ministres peuvent bien se mettre à planter de l'herbe et à se rouler des pétards sur toutes les pelouses de tous les Jardins de tous les châteaux de toute la République.»
La «force tranquille», c'était pas Mitterand.
C'est comme la «fracture sociale», ça parle du peuple de France.
Pas celui de Jean-Marie Le Pen, celui de 1787. Celui qui a fait savoir qu'il en avait assez, celui qu'on n'a pas entendu dans les Hautes Sphères du Pouvoir et qui a fini par récupérer son bien. Il a fallu couper quelques têtes au passage pour en faire des symboles. Pour qu'Ils comprennent bien, dans les Hautes Sphères du Pouvoir, qu'il ne faut pas aller trop loin.
«Génération Mitterrand» aussi ça définissait le peuple. Les gens l'ont entendu comme ça. Et ils s'y sont reconnus au point d'offrir un dernier tour de danse au vieux sage. Je le sais, j'ai moi-même voté pour lui.
Et je pense que Jacques Chirac, vaincu de l'époque, a bien compris la leçon :
. On conquiert le peuple en lui parlant de lui-même.
. On évite d'aller trop loin pour ne pas l'énerver.
Nicolas Sarkozy est d'origine hongroise. Je ne le lui reproche pas. Il y a des personnes très bien à qui c'est arrivé1. Mais peut-être n'a-t-il pas, de ce fait, cette mémoire qu'a le peuple français.
Peut-être ne lui a-t-on pas expliqué les "courants souterrains" qui traversent l'opinion.
Peut-être que Christophe Lambert ne lui a pas dit.
Quoiqu'il en soit, on ne conquiert pas le pouvoir en divisant.
En pronant la rupture.
Les gens s'en foutent en vérité de qui les dirigent.
Ils l'ont élu, le jeune Hitler sans expérience, juste parce qu'il leur a dit ce qu'il fallait dire2 : «Vous êtes un grand peuple, votez pour moi». Ils se sont même fait duper par Giscard d'Estaing (dont la famille était allée jusqu'à acheter un titre de noblesse, c'est dire s'ils étaient pipole) leur sortit son «vous n'avez pas le monopole du cœur», en 1974, pour les faire mouiller de satisfaction.
Ce que veut le peuple, c'est qu'on ne le bouscule pas.
Qu'il puisse continuer à faire ses courses tranquille, s'occuper des enfants le soir, boire des coups au bistrot sans qu'on lui prenne la tête.
C'est tout.
Pour le reste, les Ministres peuvent bien se mettre à planter de l'herbe et à se rouler des pétards sur toutes les pelouses de tous les Jardins de tous les châteaux de toute la République. Ou se taper allègrement toutes les promues femelles fraîchement sorties de l'ENA et directement recrutées sur de saugrenus détails physiques (par exemple la qualité du verso de la partie 4 de l'article précédent, faut suivre). Le peuple s'en fout.
Tant qu'on l'emmerde pas.
Tant que rien n'affecte son quotidien, ne perturbe sa vie réelle.
Par exemple, il ne faut pas lui proposer que ses enfants pourront être embauchés puis licenciés au bon vouloir des patrons.
Par exemple, il ne faut pas venir lui dire que les prix n'augmentent pas, que c'est juste une impression, alors que le loyer a pris 25% en quatre ans.
Par exemple, il ne faut pas lui dire que la dette, c'est entièrement de sa faute, que ce sera à ses enfants de payer, quand on a soi-même était Ministre des Finances.
Et il ne faut pas lui dire non plus, qu'en plus de règler la dette, il faudra aussi accepter la suppression progressive de tous les avantages que ses grand-pères ont conquis pas après pas dans les manifs.
Et Nicolas Sarkozy, que propose-t-il ?
La rupture avec le modèle français et la séparation du Peuple en communauté.
Tout à l'américaine :
Quartier Chicos contre quartier Mexicanos.
Quartier Afro-américain contre quartier Wasp.
Pendant qu'ils s'entretuent, qu'ils gèrent les légers frottements aux zones de contact, on vide les caisses, on détourne l'attention par quelques guerres dispendieuses et, pour la reconstruction, on envoie quelques amis, patrons dans le bâtiment.Quartier Afro-américain contre quartier Wasp.
Mais cette communication ne marchera pas ici.
La police au boulot, ça fait du beau spectacle télévisé, on en redemande.
On est content, c'est vrai, que les malfaiteurs se fassent un peu arrêter.
On répond à la question posée : «est-ce que vous approuvez la politique de Nicolas Sarkozy» par un «OUI» sincère, donnant le sentiment d'adhérer au grand mouvement médiatique.
En réalité, on aurait plutôt peur que cette même personne puisse un jour accéder au kärcher nucléaire.
On ne gagne pas sur de la peur.
On gagne parce qu'on vient du peuple et qu'on annonce qu'on le défendra.
Même si on ne vient pas vraiment du peuple, c'est pas grave.
De la sympathie fera l'affaire.
«Je vous ai compris» lançait De Gaulle afin de refonder le peuple algéro-français en 1958. Ce qui était insuffisant après les années de statuts inégaux pour les habitants, de l'appartheid avant l'heure. Ce qui démontre que la France n'est pas que la reine des fromages.
De même, N.S. divise et sous-divise le peuple.
Oppose des travailleurs pauvres à des travailleurs pauvres.
La palette de tuiles, que tu sois portugais, polonais ou "de souche", elle pèse le même poids.
Même s'ils ne mangent pas pareils, si leurs femmes se voilent, si leurs prières sont exotiques, la sueur est la même.
Et c'est la même maigreur d'argent, vers la fin du mois pour les courses au Champion.
Bref, tout ça pour dire, encore une fois, que ce petit bonhomme de 1m58 ne sera pas élu en 2007. Trop personnellement ambitieux, trop agressif, pas assez rassembleur.
1. Imre Kertész est hongrois. Il a écrit notamment "être sans destin", à partir de son expérience de la shoah. Surtout du dire de l'horreur. Ou bien "Kaddish pour l?enfant qui ne naîtra pas" pour le théâtre, sur l'impossible transmission de la mémoire de la Shoah.
2. «Nous sommes socialistes, et ennemis du système économique capitaliste actuel, qui exploite les économiquement faibles, avec ses salaires injustes, qui évalue un être humain selon sa richesse et ses biens et non selon la responsabilité et la performance, et nous sommes déterminés à détruire ce système à tout prix.» (discours d'Adolph Hitler, le 1er mai 1927 à Berlin).
Elle se tourne vers moi et, soudain,
la lumière
Toute la douceur de la lumière
Emane de son visage
L'harmonie parfaite de la courbe de ses cheveux
Tombant sur l'épaule
La pulpe fraîche des lèvres
Le cou tendu dans le mouvement
Le poids léger du sein sous le tee-shirt
L'étoile de chacun de ses yeux
Et le sourire qu'elle créé
Uniquement pour moi,
M'invitent à croire en la beauté…
(Ah si c'était vrai…)
la lumière
Toute la douceur de la lumière
Emane de son visage
L'harmonie parfaite de la courbe de ses cheveux
Tombant sur l'épaule
La pulpe fraîche des lèvres
Le cou tendu dans le mouvement
Le poids léger du sein sous le tee-shirt
L'étoile de chacun de ses yeux
Et le sourire qu'elle créé
Uniquement pour moi,
M'invitent à croire en la beauté…
(Ah si c'était vrai…)