Le film [une comédie mythologique !]
Malgré une sodomie surprise, Minor reste ami avec Pan le Satyre.
José Garcia et Vincent Cassel cornu [source]
C'est fou comme le temps passe vite. J'avais vu la bande annonce du film il y a des mois. Je m'en souviens, je m'étais même fait la réflexion, avec ma voix intérieure [avec voie c'était drole aussi, mais vulgaire] :
_Putain, mais ça sort qu'en octobre leur truc, qu'est-ce qu'ils nous saoulent ?
Habituellement, je suis assez poli avec moi-même mais je devais, ce jour-là, sans doute, avoir pris un paquet de tuiles sur la tête pour me laisser aller à de telles légèretés langagières.
Mais j'avais tout de même dressé l'œil parce que, dans cette présentation du long métrage, on découvrait un Vincent Cassel en Dieu Pan, avec ses pattes de bouc et que, question mythologie, je suis assez intéressé. En plus, l'effet était assez spécial pour qu'on y croit…
Il y a quelques jours, quand le film est sorti, j'ai commencé à entendre les critiques et j'avoue qu'elles m'ont un peu refroidi. Genre le seul bazar intéressant était dans le spot qui avait éveillé ton intérêt.
Le reste était soit vulgaire, soit niais, soit laid…
Et vous je ne sais pas [quoique Flo Py, je suis sûr qu'elle est comme ça], mais moi, dès que toutes les critiques se mettent à faire du bruit en parlant toutes très fort pour dire la même chose, je commence à me poser des questions.
C'est toujours étrange à mes yeux quand une création artistique ne séduit même pas une personne parmi une assemblée. Comment est-il possible d'obtenir une telle unanimité contre une œuvre.
J'ai écouté alors ce bruit médatique artificiel. Cette redondance dans la détestation.
Et puis, dans le brouhaha, j'ai vu Monsieur Beneix expliquer pourquoi le film, ce film devait être vu justement à cause de cette pensée unique de la critique.
C'est vrai quoi ! Un film qui ne raconte pas une histoire à la con du genre où les deux héros
Et quand tu es au cinéma et que tu penses à manger, c'est que c'est un mauvais film.
Et hier, je n'ai à aucun moment eu faim pendant la projection du film de Jean-Jacques Anaud. D'une part parce que c'est passionnant mais aussi parce que tu n'as pas intérêt à quitter l'écran des yeux, ne serait-ce qu'une seconde ou tu risques de louper un épisode tellement tout va très vite.
Depuis Minor, l'homme qui vit avec les porcs au Minor déchu et vieillissant après avoir été proclamé Roi et adulé comme tel.
C'est peut-être le seul problème du film à mes yeux. D'avoir tellement condensé le récit que ça en gâche le plaisir. Les scènes s'enchaînent quand on aurait aimé en savourer plus longuement la richesse.
Pour le reste, il faut aller voir José Garcia qui est au delà de tout. En cochon cent pour cent pur porc, en amoureux transis de Clythia [et y'a de quoi !], en Roi naïf puis en despote calculateur, en humain fragile face à ses instincts primaires. Il joue avec une légéreté et une grâce que n'atteigne que ceux qui ne jouent plus. Il dynamite de bout en bout et de toute sa candeur, cette fable sur le pouvoir, sur la séduction et sur la justice.
Et bien sûr, pour le sujet de fond dont traite cette fable morale et politique : quel rapport gardons nous d'avec nos origine, notre animalité à l'état brut et joyeux [Vincent Cassel en Maître Pan obsédé de la baise, fut-elle sous forme de tronc, quel régal, quelle gourmandise].
C'est un film sur le grotesque de notre condition mais qui, tel un Fellini ou autrefois un Molière, prend le parti d'en rire, de s'en moquer. On y montre la part risible de l'humanité. De notre humanité.
[Tiens on pourrait garder ça comme épitaphe pour quand on se sera fait péter nous mêmes : u-manité. Genre le "u" de utopie, ce qui n'est pas, ne peut pas être].
C'est un film sur la gourmandise de la vie, celle qui pétille et qui baise juste parce que c'est bon. Celle qui pratique le sentiment plutôt que d'y réfléchir cent sept ans, qui mèle à la douceur de l'emportement amoureux, le désir fougueux et humide de la chair.
Bon sang, ce n'est sans doute pas un film parfait et tourné au cordeau, mais c'est tellement exagérément vivant que ça donne en vie. C'est un film gravement joyeux et c'est peut-être cette aspect là que l'ensemble de la critique désapprouve, allez savoir…
Merci à Monika, c'est elle qui m'a invité !
[elle, elle n'a pas tout compris mais bon…]
[elle, elle n'a pas tout compris mais bon…]
Sa Majesté Minor de Jean-Jacques Annaud avec que des gens bien dont Claude Brasseur que j'aime d'amour…