La liberté [elle appelle jamais !]

Publié le par Filaplomb

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Après les photo de la chatte, voici une chienne en laisse !
[Je vous jure que rien n'est préparé et que ça a un rapport avec l'article !]
Design : Nicolas Gonzalez Garrido [source photo]




Quand on crée une entreprise et qu'on cesse donc d'être salarié, on est déclaré «travailleur indépendant». Evidemment, les droits à la Sécurité Sociale, à la retraite et même aux allocations familiales sont différents.

Par exemple, je viens de perdre la quasi totalité de l'aide au logement que je percevais avant, pendant que je me roulais les pouces je préparais activement cette maison d'édition*.

Il y a comme une volonté dans le type de société que nous avons bâtie, de maintenir les gens dans leur aliénation au Contrat à Durée Indéterminée.

La droite, dans sa vision du monde, pense que les choses s'équilibrent d'elles-mêmes. Les riches dépensent leur argent et enrichissent les pauvres. Et tout va bien sur la planète, on appelle ça la régulation par le marché.

Je pense au contraire que ce schéma est la simple répétition d'un ordre naturel, appelé «la loi du plus fort» que l'humanité, par un effort de plusieurs centaines de siècles s'est acharnée à modérer. Notamment en inventant des sociétés de plus en plus complexes.

On pourrait s'intéresser un peu à d'autres inventions en la matière, faites par l'humanité en d'autres lieux de la planète et accepter d'en adapter quelques principes. Imaginons une architecture sociale où le plus nanti d'entre tous serait le plus capable de siffler comme un oiseau ?

Le public serait prêt à payer fort cher des places de concert au marché noir pour l'entendre zazouiller comme un merle moqueur. Mais ce que nous avons choisi, c'est de laisser les commandes aux hommes d'affaires. Et à élire leurs plus proches amis.

Il ne faut donc compter sur aucun d'entre eux et encore moins sur Nicolas Sarkozy, pour vous aider à sortir du salariat. Ils ne feront qu'améliorer les verrous et raccourcir les chaînes.

Au plus tu fais d'heures supplémentaires, fussent-elles payées rubis sur l'ongle, au moins tu as le recul nécessaire pour comprendre ce que tu vis. Tu épuises la possibilité de maîtriser ta vie.

Tu cours après le temps comme un chien dans la cour, le long du lien dont la longueur est exactement celle que ses maîtres ont désirée pour lui.

Pour ma part, je suis pour une société où l'Etat, par notre contribution finacière à la communauté [ouaih, on peut dire impôt aussi], peut intervenir pour influencer le cours des choses.

Travailleur
Indépendant
Ça éclaire soudain autrement la liberté du salarié, non ?


* Petite précision : je ne me plains pas de mon sort, j'ai choisi ce chemin par passion pour la littérature de forme courte. Mais je suis salarié 26 heures par semaine dans un cdi pour assurer le paiement régulier de mon loyer et permettre à la maison d'édition de prendre son essor. Je m'étonne surtout de ne pas, de ce fait, conserver mon statut d'assuré social.

Pour ma part, je suis pour un type de société
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M
Je me permets de reproduire un billet que j'ai écrit il y a quelque temps.Est-ce un refus de la réalité ? Ou au contraire une trop grande conscience de la réalité ? Toujours est-il que je me rends compte que toute ma vie a été guidée par un utopisme latent qui m’a permis d’affronter les difficultés d’ordre psychologiques qui ne manquent pas de se trouver en travers du chemin de la vie.   Ayant travaillé très tôt, comme la plupart des gens de ma génération, j’ai vite compris qu’il me serait impossible de supporter quelque hiérarchie que ce soit au sein d’une entreprise. La hiérarchie, comme toute hiérarchie et surtout dans le milieu ouvrier se nourrit d’un rapport de force reposant la plupart du temps, non pas sur des qualités, mais sur des pressions économiques d’autant plus relayées qu’à chaque niveau se mêle dans la procédure, les motivations professionnelles et la configuration personnelle de celui qui est chargé d’appliquer ces pressions.   C’est une des raisons qui m’ont poussé très vite à créer mon propre emploi et ainsi prendre en main mon avenir, mais aussi ma rémunération et ma place dans la société. Bien qu’ actuellement on tente de diffuser le fait que le travail n’est plus une fin en soi, c’est pourtant au niveau d’une expression professionnelle que l’homme devrait pouvoir s’épanouir, ce qui est de moins en moins le cas. Notre époque ne favorise plus chez l’homme l’expression de ses qualités pour les fondre dans un schéma économique niant ce qui fait qu’un homme existe c’est- à- dire qu’il peut par sa sensibilité, sa formation, ses valeurs s’extérioriser et ainsi occuper une place entière dans la société. Les entreprises sont ainsi structurées pour utiliser et non valoriser des valeurs essentielles sans lesquelles un homme ne peut trouver l’équilibre nécessaire à sa survie. Il faut ajouter à cela  les injustices liées à la rémunération qui deviennent de plus en plus insupportables. Pourquoi les partis de gauche, qui ont pour principe de base la défense des salariés, ne se penchent-ils pas sur une nouvelle définition de l’organisation de la production ? Il est peut-être plus simple pour eux de rester dans les shémas actuels et de taper sur les méchants patrons qui exploitent les ouvriers. Sans d’ailleurs s’apercevoir que même ces shémas, à la lumière des dernières élections, ne fonctionne plus.   La démarche de la droite qui consiste à vouloir revaloriser la ” valeur travail ” n’est pas plus innovante, il semble même qu’avec ses mesures, elle amplifie, par son slogan ” travailler plus pour gagner plus “, la pression économique sur les individus.   Ce fonctionnement basé sur une hiérarchie à tous les niveaux, qu’ils soient professionnels ou qu’ils soient sociologiques a, au fil des années des ans et de l’évolution technologique, creusé un écart de plus en plus large entre les individus. Pourquoi une société verticale ? Pourquoi la société ne pourrait-elle pas être structurée horizontalement. Une société  au sein de laquelle chaque membre aurait la responsabilité de son propre destin. C’est-à -dire qu’il ne serait plus dépendant d’une entreprise, d’un employeur ou d’une administration, mais qu’il gérerait son potentiel professionnel de la même manière qu’un prestataire de service. Ce qui supprimerait la notion ” d’employeur ” qui implique automatiquement une dépendance de l’un envers l’autre.   Ce principe de dépendance d’un homme par rapport à un autre ne peut être supportable que si les deux parties maîtrisent parfaitement leur champ d’action, ce qui n’est absolument pas le cas. Bien au contraire ce champ d’action qui peut encore exister dans les entreprises moyennes se réduit au fur et à mesure que l’entreprise grandit et que les rapports humains disparaissent.   De toute façon, compte tenu des impératifs de la gestion écologique des productions et compte tenu que dans les décennies à venir il faudra aller vers une décroissance inévitable, le rôle de l’homme dans cette future société devra être repensé en lui redonnant la place qu’il n’aurait jamais dû quitter.  L’industrialisation, par son organisation ne plus fait appel qu’à des bras et non à des hommes pour atteindre des degrés de productivité toujours plus exigeants. Ce qui faisait que l’homme évoluait grâce à des connaissances acquises au fur et à mesure des générations soit par l’observation soit par parrainage a été subitement nié entamant du même coup son capital de confiance sur sa place dans la société. L’homme a besoin de reconnaissance, c’est vital et cette reconnaissance ne peut s’acquérir que par la possibilité de démontrer ce qu’il est. La recherche de la productivité toujours plus poussée, plus destructrice de l’environnement naturel et humain entraîne tous ses acteurs, qu’ils soient ouvriers ou ingénieurs vers un mal-être que seule la reconnaissance pourrait atténuer.  Le rapport avec la terre qu’entretenait autrefois les anciens leur permettaient de conserver des valeurs essentielles. Pour essayer de préserver ses valeurs de base, qui sont nos racines, on tente de les reconstituer artificiellement. On organise ainsi des visites de production de terroirs où l’on peut voir des chèvres, des vaches ou des cochons dont on ne fait plus le rapport entre la viande ou le fromage. On visite également des caves dans lesquelles le viticulteur, lui-même victime de cet impératif de productivité fait goûter des vins à des promeneurs peu soucieux d’écouter ses explications, tellement ils sont pressés de rentrer avant les bouchons ! Ces visites s’effectuent comme dans un zoo, on sait qu’en rentrant on pourra aller au supermarché, acheter des produits des ” vrais produits ” sous cellophane respectant les règles de Bruxelles en matière de calibre et d’hygiène.  Alors ma vie a-t-elle été une utopie ou ai-je construit ma vie comme je l’entendais en essayant d’échapper à un système qui broie les individus ? J’ai travaillé plus. Ma vie personnelle en a souffert. Ma retraite n’est pas si importante que si j’avais été salarié. Je n’ai pas échappé aux contraintes, mais il s’agissait de contraintes consenties, maîtrisées et non écrasantes. J’ai échappé à la dépendance d’un système hiérarchique qui est devenu pervers et impersonnel.
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F
Ellie : dit comme ça, c'est vraiment une prison dorée, non, le CDI ? :-)Mirza : merci ! :-))Alain : tu fais un constat terriblement juste et profondément déplorable… Comment on change ce fait ? :-)LeMonolecte : merci pour cette explication. Il y a quand meme mes 26 heures de salariat par semaine sur lesquelles je cotise et qui, en terme de droit, me permettent de pretendre a la secu et au reste. Il faut que j'eclaircisse ca ! :-)))Franssoit : excellent commentaire auquel je ne vais pas répondre par manque de temps ! :-)  et  :-PChristie : oui, ne pas oublier de tenir compte de l'element passion dans mon cas ! Decouvrir des auteurs et defendre leur nouvelle, c'est tres motivant et ca vaut toutes les difficultes ! :-)))Eric : merci !Pour la revolte, je pense qu'elle est deja en route.Il ne manque qu'une motivation commune à tous ces mouvements sociaux disparates. Peut-etre que la baisse enorme du pouvoir d'achat qui arrive va faire reagir enfin ! :-)))
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E
Un billet top qualité, et pas larmoyant du tout. C'est très réaliste.Qu'est-ce qui fait que la majorité a voté pour la perpétuation (et même le renforcement) de ce système? La peur, sans doute, une forme d'impuissance aussi. Beaucoup de gens te diront: "On n'a pas le choix! Si je l'ouvre, je perds mon boulot." Ou: "Pas d'autre choix: tu ne veux pas cautionner le goulag pendant que tu y es."Mais l'impuissance et la peur n'ont qu'un temps. Que vienne la révolte (une révolte dans les urnes, s'entend, ou par une action syndicale ou citoyenne) et on se rendra compte qu'il est encore possible d'espérer changer les choses.
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C
Bon courage....A part ça , être indépendant coûte très cher...Mieux vaut être assister et tout est fait pour ça ...que de vouloir travailler , ça veut dire engrosser l'état qui se décharge de ses responsabilités...Enfin , il vaut mieux faire quelque chose de passionnant .. en même temps , ça met la rage au coeur.. je le comprends..
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F
Excellent article. Que je vais m'empresser de ne pas commenter, je n'ai pas le temps...
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