Pohèzie classique (l'amour alexandrin !)

Publié le par Filaplomb

Il fut un temps, j'étais pohèteux classique, auteur de vers millimétrés. Ça donnait à peu près ceci :


J’ai rêvé tout cela qui n’a jamais eu lieu

Rêvé la promenade et tes élans vers moi
Tes sourires têtus et ta main dans l’émoi
Je l’avoue, j’ai rêvé ton regard et tes yeux
Et leurs feux allumés qui brûleront des mois


Je me suis pris moi-même en mes propres filets
Perdu, noyé, menti en mon imaginaire
Inventé la chanson et son rythme binaire
J’ai chantonné tout seul les paroles, nie-les,
D’un amour entre nous qui n’était que mon air


J’ai rêvé tout cela, voila, je te rassure
Nous savons tous les deux qu’il ne s’est rien passé
Qu’au milieu du réel, il serait déplacé
D’inventer un amour sans début ni cassure
J’ai rêvé tout cela qu’il faudra effacer


Je me suis mis moi-même à croire en mes images
Quelle folie m’a pris et quels tourments me prennent
Je me souviens de nous qu’il faut que je réfrène
J’ai rêvé selon toi et l’ange et le plumage
J’ai donc vécu sans toi cet amour schizophrène


Efface-le, nie-le, j’ai rêvé tout cela
Qui n’a jamais eu lieu et ne viendra jamais
J’ai rêvé pour moi seul que de t’avoir aimée
A quoi bon revenir dedans ces traces-là
Où tu posas la main dessus mon cœur à plat


J’ai rêvé tout cela rassure-toi, n’aie crainte
J’effacerais moi-même en mon cœur tes empreintes…
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