Les options (le milieu !)

Publié le par Filaplomb

Ce qui m'a le plus énervé de la part des médias, c'était qu'ils me disent qu'en votant NON au projet de Constitution Européenne, j'étais un anti-européen.

Comme s'il existait une variante particulière de référendum où la seule réponse valable fut
OUI.
Alors qu'au contraire, il me semble que la consultation du peuple suppose, par définition, un choix entre deux options possibles.

Il n'y avait en vérité, dans ce plébiscite, pas d'autres choix que l'entrée dans une nouvelle Europe, figée dans ce modèle trop libéral dont nous souffrons chaque jour et très difficile à changer quand bien même nous le voudrions très fort.
Alors, tel l'animal sentant la mort approcher, le peuple français, d'une ruade vigoureuse, a rappelé les responsables à leurs responsabilités [le peuple français en bovin courageux, ça en jette !].

Et ce n'est pas le
NON français qui bloque l'avancée de l'Europe, mais véritablement l'absolue naïveté des gouvernants, leur vexation de ne pas avoir été suivi, leur incompétence à comprendre ce refus et à en tirer un traité acceptable.

Et ce qui m'inquiète chez François Bayrou, c'est exactement la même chose.

Que dénonce-t-il à longueur d'intervention médiatique ?
Que cela suffit de ces deux partis en opposition permanente.
Qu'il y en a assez de la droite et de la gauche qui se combattent.
Qu'il est plus que temps de réaliser un vrai gouvernement d'union nationale.

Oh la belle image du peuple uni et béat vers des lendemains qui chantent de la musique centriste.

Je signale à ceux qui ne s'intéressent que de loin à la politique que «gauche» et «droite» ne sont pas simplement des personnes dans une campagne électorale mais bien deux visions opposées de la société.
Ni l'UMP avec Nicolas Sarkozy, ni le PS avec Ségolène Royal n'est créateur ou propriétaire de son concept.
Schématiquement, la droite veut supprimer tout ce qui empêche les richesses de circuler (la liberté).
La gauche souhaite répartir les richesses produites pour corriger les défauts de la société (l'égalité).
Et le Centre, il veut quoi ? La fraternité ?


Maintenant, toi, lecteur émérite, et toi aussi, lectrice toute parée de ta féminité, faisons ensemble un rêve : Imaginons que le Béarnais a réussi son coup politique et qu'après plusieurs mois de gouvernement, il fait une grosse boulette.

Je veux dire, ce n'est qu'un homme politique comme un autre, il fera des erreurs comme en ferait n'importe quel(le) autre élu(e) à sa place.
Imaginons qu'il fasse, par exemple, une Loi dont il ne mesure pas les conséquences, que fait-on ?
Sera-t-il permis de s'opposer ou bien sera-t-on dès lors considéré comme un anti-France ?

Le problème de ces gouvernements d'union nationale, justement à cause de cette unanimité que cela suppose, ça finit toujours par mal tourner…
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F
Merci JMFayard et bienvenue sur ce blog !Le choix n'était pas clair, j'en conviens.Il me semble me souvenir quand même d'un article 3 qui définissait le "marché'…Comme si c'était prioritaire.Peut-être qu'à long terme, on pourrait penser moins à l'Europe et plus aux Européens…Mais vraiment, je te remercie de ce point de vue éclairant…J'ai plus de questions que de réponses quant à l'Europe.:-)
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J
Salut,<br /> sur Bayrou je suis tout à fait d'accord avec toi.<br /> Sur le TCE en revanche, je reconnais que nombreux de ses partisans ont été extrêmement maladroits mais il est dommage que leur maladresse, leur incapacité à mettre des mots clairs sur des maux européens, t'ait induit en erreur. La vraie question est celle que tu soulignes. Non pas "L'Europe, oui ou non" mais "Quelle Europe ?" avec pour complexifier une problématique "comment on y va ?".<br /> C'était là vraiment "Quelle Europe" la question posée par le TCE. On avait le choix entre deux conceptions très différentes de l'euopre. D'un côté l'Europe actuelle, appelons-là Maastricht-Nice, qui est inter-gouvernmentaliste, peu démocratique (ce sont les gouvernements et leurs diplomates qui mènent le jeu), peu efficace et ultra-libérale parce que toute action politique est entravée par la difficulté de prendre des décisions. Pour pérenniser cette Europe là, il fallait voter NON (ce qui peut se défendre, par exemple si on est ultralibéral comme le FinancialTimes qui a appelé à voter NON ou souverainiste comme De Villiers et le PCF).<br /> L'autre Europe donc qui émergeait timidement du TCE était plus démocratique, moins inter-gouvernementaliste  et plus fédéraliste, et était donc largement moins ontologiquement ultralibérale.<br /> Ce qui me fait de la peine, c'est que de nobmreux citoyens à juste titre insatisfaits de l'Europe actuelle, de Maastricht-Nice, mais pas anti-européens ont hélas voté pour Maastricht-Nice sans s'en rendre compte. Je ne dis pas ça pour les accablé ce qui souffrent et qui ont été trompés mais qui sont dans le même bateau que moi. Je ne suis pas un frustré du 29 mais, mais de tous les jours qui ont suivi le 30 mai où rien n'a été tenté. Je dis ça parcequ'il est désormais primordial de clarifier ce malentendu et de concentrer les efforts sur une seule question : <br />  <br /> >Quelle stratégie pour sortir de Maastricht-Nice ? (Alain Lipietz)
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F
BoboSpirit : ton commentaire n'est pas sur le bon article !Mais tu as raison, pour un sportif affiché, il est plutôt dans une forme «hivernale» !! :-)
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B
Il parait que notre Ministre de l'Intérieur court 1 heure par jour... En tt cas sur la photo ça ne se voit pas !
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F
>Chevillette : Pourquoi les panellisés des sondages ne comprennent pas ça ? :-))>Cat : tu as remarqué qu'ils ont fait pareil avec les projets des candidats ? On veut changer la vie ! Non, madame, c'est trop cher !Moi je crois qu'il existe une lutte des classes oui. Celle des très riches contre tous les autres. Je suis assez Marxiste parfois…Pour répondre à ta question, je dirais qu'on peut faire ce qu'on veut si les décisions politiques sont prises en faveur du peuple et non plus de l'économie.Soudain Airbus découvre qu'elle a 10.000 salariés à jeter à la rue et le premier ministre nous sort miraculeusement des millions d'euros. Les mêmes euros qu'il n'avait pas la semaine dernière pour les Don Quichotte !!!>Lutine : merci, c'est un bon blog, en effet !>Lutine2 : c'est selon l'inspiration. J'aimais bien l'image du bœuf paisible soudain récalcitrant ! :-))
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